Une personne sur cinq souffrira d’insuffisance cardiaque au cours de sa vie. Pour sensibiliser le grand public et les autorités à ce véritable phénomène de santé publique, une charte belge et un réseau européen ont récemment vu le jour. Rejoignez-les !

Le cœur est un gros muscle qui agit comme une double pompe. Sa partie droite contient du sang pauvre en oxygène qui, à chaque battement, est envoyé dans les poumons. Une fois rechargé en oxygène, le sang revient dans la partie gauche du cœur où chaque battement l’éjecte hors du muscle cardiaque et l’envoie irriguer les différents organes et tissus de l’organisme. Il arrive que, pour une raison ou une autre, le cœur ne pompe plus correctement le sang. C’est l’insuffisance cardiaque.

Un syndrome très fréquent…
L’insuffisance cardiaque est un syndrome évolutif chronique qui peut être causée par différentes affections : pathologie ou malformation cardiaque, maladie pulmonaire, hypertension artérielle, etc. Ses symptômes majeurs sont un essoufflement, une fatigue anormale et des chevilles gonflées.
Paradoxalement, l’insuffisance cardiaque est aussi peu connue du grand public qu’elle est fréquente dans la population. En Belgique, actuellement, près de 200 000 personnes en souffrent. 15 000 nouveaux cas sont détectés chaque année. Soit une quarantaine de patients par jour ! À l’échelle européenne, ce ne sont pas moins de 15 millions de personnes qui sont touchées par l’insuffisance cardiaque. C’est dire l’ampleur du phénomène !

… et qui coûte cher !
L’insuffisance cardiaque a des conséquences souvent dramatiques. On estime que 19 % des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque décèdent dans les six mois suivant leur admission à l’hôpital et 26 % dans les 12 mois… Outre l’impact sur la qualité de vie et la vie même, l’insuffisance cardiaque représente également un coût financier important pour les différents systèmes de santé. En Europe, chez les plus de 65 ans, ce syndrome chronique est la principale cause d’hospitalisation. Faute d’être bien suivis et/ou suffisamment informés au sujet de leur maladie, plus de la moitié des patients souffrant d’insuffisance cardiaque sont réadmis à l’hôpital dans l’année suivant leur première hospitalisation. Au niveau européen, cela représente des milliards d’euros par an…

La charte belge contre l’insuffisance cardiaque
Un diagnostic précoce et un suivi adapté permettraient de diminuer l’impact humain, financier et sociétal de l’insuffisance cardiaque. Voilà pourquoi, en Belgique, une charte initiée notamment par le Belgian Working Group on Heart Failure, la Ligue Cardiologique belge et l’association de patients ‘Mon Cœur entre Parenthèses’  a vu le jour fin 2013. Plusieurs axes stratégiques ont été établis :

• Organiser des campagnes d’information et de dépistage précoce de l’insuffisance cardiaque à destination du grand public.
• Améliorer l’information et l’éducation du patient au sujet de sa maladie.
• Sensibiliser et former les professionnels de la santé au suivi de l’insuffisance cardiaque.
• Rembourser les examens de laboratoire reconnus par les guidelines internationaux.
• Mettre en place une prise en charge, un suivi et une revalidation globaux et multidisciplinaires de l’insuffisance cardiaque. 

Un réseau européen contre l’insuffisance cardiaque
Complémentaire de la charte belge, un réseau politique européen contre l’insuffisance cardiaque a également vu le jour. Ce réseau rassemble actuellement des Eurodéputés, des parlementaires nationaux, des cardiologues, des associations de patients, etc. Trois membres (un cardiologue, un député et un Eurodéputé) représentent la Belgique. « Nous sommes en train d’élaborer une “boite à outils” destinée aux hommes et femmes politiques européens, afin de les aider à faire le bilan de la situation dans leur pays respectif et de ce qui pourrait être mis en place pour l’améliorer », explique Suzanne Wait, codirectrice d’Health Policy Partnership, à l’origine du réseau européen contre l’insuffisance cardiaque. « Nous voulons offrir une plus grande visibilité à l’insuffisance cardiaque et, surtout, proposer des solutions concrètes afin d’améliorer les soins et les résultats pour les patients. Par exemple, nous aimerions que chaque pays dégage les moyens nécessaires à la formation et la reconnaissance d’infirmières spécialisées en insuffisance cardiaque. Elles joueraient un rôle essentiel d’information, de suivi et d’accompagnement post-hospitalier et de conseils au patient. » 
Vous souhaitez rejoindre le réseau ou avoir plus d’infos ? N’hésitez à envoyer un mail à suzanne@hpolicy.com