L’immunothérapie oncologique, ou onco-immunothérapie, vise à combattre un cancer en se servant du propre système immunitaire de patient. Plusieurs programmes de recherche et essais cliniques sont en cours.
Les cellules cancéreuses sont des cellules qui ont muté et qui se reproduisent anarchiquement, sans que notre système immunitaire, chargé de nous défendre contre les indésirables, ne puisse rien y faire. Et si on le boostait ? Et si on donnait à l’organisme de nouvelles armes pour qu’il se défende tout seul contre le cancer ? Tel est le principe de l’immunothérapie oncologique : fournir au patient de nouvelles cellules immunitaires, capables de reconnaître et de détruire les cellules cancéreuses.
Un secteur en expansion
Depuis quelques années, l’immunothérapie apparaît comme l’une de pistes anticancer les plus prometteuses. La preuve : plusieurs médicaments sont déjà sur le marché et de nombreuses firmes pharmaceutiques, universités et laboratoires à travers le monde mènent actuellement des recherches à ce sujet. « Bien que nous soyons derrière certains concurrents dans le développement d’inhibiteurs checkpoint (médicaments anticancer boostant le système immunitaire), Novartis est toutefois bien placée pour jouer à l’avenir un rôle important dans le champ de l’immunothérapie oncologique », a récemment déclaré Bill Hinshaw, chef du département Oncologie de Novartis USA. En effet, outre la mise au point d’inhibiteurs checkpoint de 2e et 3e génération, la firme suisse a investi dans d’autres approches d’immunothérapie oncologique, via notamment des partenariats avec certaines universités et/ou d’autres laboratoires pharmaceutiques.
Un traitement novateur…
Particulièrement prometteuse, la technologie CAR-T (« Chimeric antigen receptor », récepteur antigène chimérique), une thérapie cellulaire ciblée contre le cancer, fait actuellement l’objet de plusieurs recherches. Le principe est relativement simple et le traitement se déroule en trois phases :
- On prélève des lymphocytes T (cellules immunitaires) chez le patient cancéreux.
- Ces lymphocytes T sont génétiquement reprogrammés en laboratoire pour reconnaître les cellules cancéreuses.
- Les lymphocytes T modifiés sont réinjectés dans le corps du patient pour « traquer » et potentiellement détruire les cellules cancéreuses.
… et prometteur !
Depuis 2011, Novartis et l’Université de Pennsylvanie collaborent pour étudier et tester la thérapie CAR-T dans le cadre de certains cancers du sang. Les résultats d’un essai clinique de phase II ont d’ailleurs été récemment publiés (1). Le nouveau traitement a été testé sur 30 patients (enfants et adultes) atteints d’un certain type de leucémie (cancer du sang). Les résultats sont encourageants : une rémission complète a été observée chez 27 d’entre eux… soit 90% ! Mais avant d’envisager une éventuelle mise sur le marché, d’autres études doivent encore être menées pour confirmer l’efficacité et l’innocuité de ce nouveau traitement.
Thérapies cellulaires en Belgique
La Belgique n’est pas en reste en matière d’immunothérapie et de traitements cellulaires, que ce soit contre le cancer ou d’autres pathologies. Ces quinze dernières années, plusieurs spins-off et laboratoires biomédicaux belges (Celyad, Promethera, Bone Therapeutics, InCyse, etc.) ont vu le jour et se sont spécialisés dans la recherche et le développement de thérapies cellulaires de pointe, souvent en partenariat avec les universités belges : l’ULg, la KU Leuven, l’UCL, l’ULB, la VUB, etc. Au sein même des hôpitaux universitaires, plusieurs programmes de recherches sont consacrés aux thérapies cellulaires et/ou à l’immunothérapie oncologique. Beaucoup reste à faire, bien entendu, mais au final, cette saine concurrence ne peut être que positive pour les patients…
***notes***
(1) S.L. Maude et al., « Chimeric antigen receptor T cells for sustained remissions in leukemia » in The New England Journal of Medicine, octobre 2014. |